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"La vérité de l'étayage, c'est la séduction."  Jean Laplanche

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2016: Tutzing - Le Mytho-Symbolique: Aide ou obstacle à la traduction ?  

DU DIMANCHE 12 JUIN AU MARDI 14 JUIN 2016,

Journées internationales JEAN LAPLANCHE. 

A TUTZING (Allemagne) 


Tutzing Laplanche   fjl350

 

LE MYTHO-SYMBOLIQUE:

AIDE OU OBSTACLE A LA TRADUCTION ? 

 

ARGUMENT:

Le mytho-symbolique est l’expression par laquelle Laplanche désigne un ensemble de « codes [et] de schémas narratifs préformés » portés par l’environnement culturel général [Sexual p 208]. Y sont inclus aussi bien des codes comme ceux du « complexe d’OEdipe », du « meurtre du père » ou du « complexe de castration » que des schémas narratifs plus modernes, en partie apparentés aux précédents, mais en partie novateurs » (p 209).

C’est dans un texte de 2003 « Trois acceptions du mot « inconscient » qu’il donne ces précisions. Et c’est par opposition aux deux autres acceptions du mot, à savoir l’inconscient sexuel refoulé et l’inconscient enclavé non-refoulé qu’il est possible d’en comprendre la portée. Opposition, dans la mesure où le mytho-symbolique n’est pas une production de la vie d’âme individuelle, mais une production sociale qui ne relève pas du sexuel. En cela s’affirme la position Laplanchienne de n’être pas un pan-sexualisme. Et c’est précisément de cette appartenance au non-sexuel que le mytho-symbolique tient son pouvoir au regard de la sexualité. Il est utilisé comme une ressource pour tenter de mettre de l’ordre dans le désordre que le sexual provoque dans le moi. En d’autres termes le mytho-symbolique est une ressource qui peut être utilisée comme une « aide à la traduction » (Martens).

Dans une première approche le mytho-symbolique est donc une ressource mobilisée pour limiter le pouvoir excitant de la séduction. Mais dans un deuxième temps on peut se demander si le mytho-symbolique ne peut pas fonctionner aussi, a contrario, comme un message.

En racontant à l’enfant des mythes ou des contes de fée, quels messages énigmatiques le socius adresse-t-il à l’enfant?
Quel serait alors le statut de ces « messages » 2 mytho-symboliques?
Ne pourrait-on les rapprocher d’autres messages adressés par le socius, comme par exemple les messages d’assignation qui sont en cause dans le genre?
Comment, dans la clinique, faire le partage entre ces deux polarités possibles du mythosymbolique ?
L’accès au mytho-symbolique emprunte de nouvelles médiations. Passer du récit d’un conteur à l’image d’un écran d’ordinateur ou de télévision, est-ce sans incidence sur l’utilisation du mytho-symbolique par l’enfant?

Lorsqu’il est de l’ordre de la narration et du code, le mytho-symbolique est avant tout au service de la traduction du message compromis.
Mais lorsqu’il est de l’ordre de l’image ou du bombardement d’images, ne serait-il pas plutôt du côté de la capture imaginaire, c’est-àdire doté d’un pouvoir de sidération qui serait plutôt anti-traductif?
Et dans cette discussion quelle place convient-il d’assigner à la religion?

« [Les représentations religieuses] qui se donnent comme des dogmes, ne sont pas des précipités de l’expérience ou des résultats ultimes de la pensée, ce sont des illusions » … «Des réponses aux questions-énigmes posées par le désir de savoir humain, comme celle de la genèse du monde et de la relation entre le corporel et l’animique, sont développées suivant les pré-suppositions de ce système [religieux] ; ce qui constitue un formidable soulagement pour la psyché individuelle, c’est que les conflits de l’enfance provenant du complexe paternel, conflits jamais tout-à-fait surmontés, lui soient retirés et soient acheminés vers une solution admise par tous » (Freud : « L’avenir d’une illusion » OCFP Tome XVIII p 170- 171).

En rapprochant le texte de Freud de celui de Laplanche, risque-t-on de déborder le sens que Laplanche donne au mytho-symbolique dans la théorie de la séduction généralisée?